Un paranoïaque ou une menteuse intarissable ?

Bonjour tout le monde!!!

Vous ne rêvez pas, me revoilà dans votre fil d’actualité/ boîte e-mail! Après une absence interminable je suis de retour (après vous avoir fait le coup plusieurs fois). Et je reviens en force avec mon avis sur un livre que vous ne devez sûrement pas avoir vu passer sur la blogosphère (ni même sur Bookstagram). Ou peut-être que si et dans ce cas je serai curieuse d’aller jeter un œil aux avis des autres lecteurs 🙂 Bref c’est parti sur mon avis d’Un Amour de Dino Buzzati!

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J’ai acheté ce livre aux éditions Robert Laffont sur les conseils d’un ami, en effet après avoir regardé la deuxième saison de Baby et lui en avoir parlé, il m’a conseillé ce livre qui reste dans le thème de la prostitution en Italie. Alors ce livre n’a rien à voir avec Baby car ça se passe plutôt dans les années 60, il est d’ailleurs paru en 1963 mais reste quand même assez actuel.

Alors Un Amour de quoi ça parle?  Ça parle d’amour! Nous suivons Antonio Dorigo un homme très distingué d’une cinquantaine d’années qui s’éprend d’une prostituée impertinente prénommée Laïde. Sauf que la vie de Dorigo ce n’est pas Pretty Woman, car Laïde n’a pas d’yeux que pour lui, bien au contraire c’est une femme totalement libre.

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On va donc suivre notre bon et distingué Antonio qui va tomber sous le charme de la jeune Laïde, il tombe amoureux de sa jeunesse, de sa frivolité mais surtout de son insaisissabilité. Laïde ne donne aucune information sur elle, elle n’est pas tendre et gentille avec lui, elle est là pour faire son travail et discute un peu avec lui voilà tout. Le problème c’est qu’Antonio est vraiment fou d’elle, on le voit alors attendre impatiemment leurs rendez-vous, on entre dans ses pensées, dans sa paranoïa qu’elle annule, qu’elle soit avec quelqu’un d’autre, dans ses rêves qu’elle ne veuille plus voir personne d’autre que lui… Il est tellement accro et cet amour est tellement à sens unique qu’il en est presque douloureux pour nous, lecteurs.

Ce livre m’a vraiment fait avoir un débat avec moi-même, premièrement on voit qu’il est écrit d’un point de vue tout à fait masculin, on sent les pensées de Dorigo qui nous exaspèrent car Laïde ne lui appartient pas, il n’a rien à attendre d’elle, il n’a pas à être jaloux, il n’a aucun droit sur cette femme libre. Voilà ce que la raison nous dit. Mais Laïde en demande énormément à Antonio Dorigo, elle le fait poireauter, elle lui pose des lapins, elle s’arrange pour qu’il la conduise où elle veut, bref elle se sert clairement de lui. Elle sait qu’elle a de l’emprise sur lui et elle en joue. On voit d’ailleurs souvent Antonio piquer des crises de jalousie car il l’accompagne voir un photographe pour un shooting, un cousin, etc,.. On ne peut s’empêcher de se dire, que certes c’est une prostituée mais en aucun cas ça veut dire qu’elle couche avec tous les hommes qu’elle rencontre.

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Il y a donc une certaine dualité, la part qui défend la liberté de la femme contre un homme avec une jalousie maladive et une paranoïa excessive; et la part qui défend un homme amoureux dont on profite clairement sans considérer la douleur qu’il peut ressentir en n’étant absolument pas considéré comme un potentiel amant. Car si on a envie de lui dire: « mais si elle te traite si mal va t’en! », on sait qu’il ne le peut pas, qu’il est trop accro. On découvre donc petit à petit ces comportements abusifs qui s’entrechoquent, avec à la foi une avidité de connaître « qui a raison » mais également avec lassitude de ces sentiments et pensées qui reviennent incessamment.

Cette lecture m’a vraiment permis de ressentir des émotions contradictoires et donc de pousser ma réflexion. Le fait que le point de vue soit très orienté sur « l’homme a forcément raison » m’a très clairement dérangé (n’oublions pas qu’il a été écrit dans les années 60, même si ce genre de mentalité reste encore chez certaines personnes). Mais finalement si ce point de vue n’avait pas été si marqué, ma réflexion aurait sûrement été bien différente. J’ai donc globalement aimé ce livre qui  malgré certaines longueurs, illustre parfaitement la douleur que l’amour peut provoquer ainsi que ses conséquences.

J’espère que cet article vous a plu et vous aura donné envie de découvrir la complexité de ce livre.

 

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